Résume du thème 1

Thème 1 : Enseignement des mathématiques au carrefour des cultures.

Différences et analogies entre schémas de raisonnement dans des cultures différentes : sortie de l’école secondaire et entrée à l’université.

Maria Ajello - Filippo Spagnolo

Le travail commence par analyser quelques différences et quelques analogies entre schémas de raisonnement dans des cultures différentes. Les outils utilisés, de nature historique et épistémologique, sont des paradoxes logiques retrouvés à la fois dans les cultures chinoises et occidentales. Les instruments d'enquête sont qualitatifs et quantitatifs. 

Ce travail s'insère dans le cadre d'un plus vaste projet de recherche sur les problèmes de l'enseignement/apprentissage en milieux multiculturels mené actuellement. La considération de fond sur les différents styles d'apprentissage des étudiants ont porté sur la recherche de points possibles de contact et ensuite sur les interventions communes possibles dans des situations apparemment très différentes. L'attention s'est déplacée sur la pensée et l'usage de la langue naturelle qui peuvent véhiculer les manières de raisonner et de s'exprimer. Dans notre culture sicilienne, on connaît l'influence des nombreuses dominations subies par notre pays et il n'est pas difficile de reconnaître les attitudes mentales et les comportements ayant des racines culturelles anciennes et très différentes. Le multi culturalité n'est pas ainsi une nouveauté pour les Siciliens. Une recherche expérimentale qui implique les sources profondes des manières de raisonner peut ouvrir de nouvelles voies dans le processus d'enseignement/apprentissage des mathématiques en chaque ordre d'école. La référence théorique est la théorie des situations [Brousseau, 1997]. Les données expérimentales sont analysées quantitativement [R. Gras, 2000] et qualitativement à travers l'analyse des protocoles. 

La congruence des énoncés universels entre les registres sémiotiques de la langue arabe, la langue française et le langage logicomathématique.

Imed Ben Kilani

La particularité de l’enseignement des mathématiques en Tunisie est qu’il se fait durant les neuf premières années en arabe puis en français durant les quatre années de lycée. Or, Hadj Ali (2001) a montré que l’enseignement tunisien ne prend pas en charge la coordination des deux registres langue arabe – langue française la laissant à la charge de l’élève. Dans le cadre de notre travail de thèse s’intéressant aux effets didactiques des différences de fonctionnement de la négation des énoncés universels en arabe, en français et en mathématiques nous avons étudié la question de congruence des trois registres arabe, français et logico-mathématique du point de vue de la négation des énoncés universels. Cette étude est motivée par les affirmations de Duval (1995) qui souligne les difficultés de conversion d’une langue à une autre lorsque les deux registres sémiotiques ne sont pas congruents. Nous illustrerons notre propos à l’aide d’exemples choisis dans la classe de mathématique.

L’enseignement des mathématiques après d’élèves inuit.

Elias Moukannas - Louise Poirier

En 2000, la communauté inuit s’interrogeait sur les difficultés qu’éprouvent les élèves en mathématiques et sur les actions à prendre pour aider les élèves. Un élément pouvant expliquer ces difficultés tient au fait que les élèves inuit apprennent les mathématiques dans leur langue pendant les trois premières années de leur scolarité puis poursuivent leurs études en français ou en anglais. Il semblerait alors que pour ces élèves deux univers séparés et distincts co-habitent : le monde de la culture inuit et le monde des mathématiques « du sud ». Lors de la présentation, nous allons aborder deux volets reliés à ce projet : les mathématiques inuit et les situations d’apprentissage tenant compte de la culture inuit.

Savoirs mathématiques traditionnels au Burkano Faso : une étude exploratoire.

Kalifa Traore

Le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres du monde avec un très faible taux de scolarité (moins de 50%).  La grande majorité des enfants ayant été à l’école ne dépasse pas le niveau primaire. Le pays est donc confronté à un défi majeur en éducation, en particulier dans l’enseignement des mathématiques. Un consensus national se dégage pour dire que le système éducatif manque de pertinence et de performance au regard des exigences de la société burkinabé.

Nos observations nous ont amené à regarder du côté des savoirs traditionnels comme porte d’entrée possible à cette problématique. En effet, la situation d’analphabétisme décrite précédemment n’empêche pas la population de résoudre des problèmes quotidiens. La résolution de certains de ces problèmes font appel à des raisonnements mathématiques qui sont méconnus et ne semblent pas réinvestis dans l’école. L’élève burkinabé vit ainsi dans deux mondes mathématiques qui s’ignorent mutuellement et peuvent se contredire : les mathématiques scolaires et les mathématiques construites en contexte, en lien avec les activités quotidiennes. La recherche se veut une contribution à l’explicitation et la compréhension de ces savoirs traditionnels développés en contexte.