Thème 3 : Histoire et
épistémologie des mathématiques.
Les équations canoniques
dans Sharh al-Urjūza al-yāsiminya d'Ibn al-Hā'im.
Mahdi Abdeljaouad
Dans cette communication
nous nous intéressons à Sharh al-Urjūza al-yāsiminya d'ibn
al-Hā'im (né au Caire en 1352 et mort à Jérusalem en 1412) qui
n'avait pas été éditée jusqu'à présent et dont l'intérêt pédagogique
nous a semblé indéniable. Ibn al-Hā'im consacre à la résolution des
six équations canoniques un important chapitre de l'introduction de
Sharh al-Urjuza, adoptant, sans toutefois le citer
directement, la démarche d'Ibn al-Bannā, mais offrant, de plus, au
lecteur une présentation systématique, standardisée et exhaustive.
Les algorithmes, preuves
et méthodes pour résoudre ces équations sont énoncés dans leur forme
la plus générale, puis illustrés par des exemples numériques où les
coefficients sont successivement des entiers, des fractions ou un
entier augmenté d'une fraction.
Alors que l'inspiration d'Ibn
al-Hā'im pour ces méthodes est multiple, deux méthodes particulières
sont exposées d'une manière assez originale. Nous leur consacrerons
l'essentiel de la communication :
- la première énonce une
technique pour obtenir une équation quadratique dont une racine est
rationnelle,
- la seconde, dite de
"la racine auxiliaire" (Nadhir al-jidhr), dont on trouve des
traces chez al-Karāji, est formalisée dans la Urjuza d'Ibn
al-Yāsamin. Elle est parfaitement expliquée et illustrée par
Ibn al-Hā'im.
Le raisonnement en
arithmétique :
d’une analyse
épistémologique à une analyse didactique.
Véronique Battie
A l’articulation entre
analyses épistémologique et didactique, notre recherche vise à
identifier les potentialités de l’arithmétique pour l’apprentissage
du raisonnement mathématique et à étudier l’écologie de celles-ci en
particulier à la fin du cursus secondaire français (lors de laquelle
les élèves passent l’examen du baccalauréat) où ce champ a été
réintroduit depuis peu. Basée sur l’exploitation d’un outil
d’analyse issu de notre travail épistémologique, cette recherche est
menée à travers l’étude de différents corpus : sujets du
baccalauréat, copies d’une épreuve d’entraînement au baccalauréat,
transcriptions d’une séance de recherche en groupes en classe de
terminale scientifique ainsi que des copies d’étudiant
Jouer
de la multiplicité des points de vue.
Renaud
Chorlay - Anne Marie Paju
Les enseignants ont
parfois du mal à se détacher du mode de présentation appris pendant
leur formation initiale. Nous visons à leur permettre de prendre du
recul par rapport aux notions mathématiques en multipliant les
points de vue sur elles.
Ce que nous prenons
comme postulat : « la multiplicité des points de vue permet
l’appropriation d’une notion » s’appuie sur des travaux didactiques
(changement de cadres, de registres) et épistémologiques
(Bachelard, Guitart).
Notre projet
(actuellement en phase initiale) consiste à réunir une banque de
textes historiques aptes à faire surgir ces différents points de
vue, assortis d’un commentaire et éventuellement d’exemples
d’utilisation en classe.
Implicite et évidence dans les démonstrations mathématiques.
Hilda Rosseel - Maggy
Schneider
L’histoire des nombres
complexes offre un exemple significatif des distances qui séparent
heuristique, théorisation et acceptation d’un concept. C’est en
nous inspirant de cette histoire que nous avons élaboré un projet
d’enseignement des nombres complexes, matière au programme de
dernière année de l’enseignement secondaire en Belgique.
Les activités que nous
proposons aux élèves sont en accord avec l’évolution historique.
Cependant, si notre approche s’inspire des différentes théories
développées dans l’histoire (Argand, Wessel et Gauss pour l’aspect
géométrique, Cauchy et Hamilton pour le point de vue structurel),
elle n’en respecte pas forcément la chronologie. En effet, elle
mêle d’emblée les aspects géométrique, algébrique et trigonométrique
de cette matière.
Pour élaborer ce projet,
nous avons pris en considération les réserves exprimées par les
élèves à l’encontre des nombres complexes, partagées par les
mathématiciens dans l’histoire et constituant un obstacle
épistémologique. Considérant que ce dernier s’est résorbé, dans
l’histoire, par l’apparition de modèles qui concrétisent ces
nombres, nous introduisons ces derniers comme codages symboliques de
similitudes directes de centre (0, 0). Parallèlement, un regard
plus algébrique est proposé par l’étude d’un texte historique et par
le débat épistémologique qu’il suscite. Le statut de nombre est
enfin octroyé à ces couples en raison des opérations de calcul
auxquelles ils se prêtent.
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