Thème 5
: Transitions institutionnelles : primaire/secondaire,
secondaire/supérieur.
Quelques
réflexions sur la situation de la formation supérieure
en
mathématiques en Algérie.
Méziane Aider
Il n’est un doute pour
personne que la tendance actuelle avérée à la désertion des filières
mathématiques soit une réalité. Quand bien même ce constat est amer,
les causes restent du domaine des spéculations. De lourdes menaces
pèsent sur l’avenir, particulièrement sur la qualité et le nombre de
futurs enseignants-chercheurs en mathématiques. De quels
stimulateurs faudra-t-il faire usage pour attirer de bons étudiants
vers ces filières ? Faut-il les motiver en opérant des changements
dans les programmes ou alors en changeant la manière de réaliser ces
programmes ? Sans doute faudra-t-il tenir compte des deux aspects !
Mais à quel prix ? Le premier prix à payer est une réforme drastique
aussi bien pour la manière d’enseigner sue pour les contenus des
enseignements.
L’objectif de cet
article est de développer quelques réflexions sur la situation de
l’enseignement des mathématiques en Algérie, à travers l’exemple de
l’U.S.T.H.B., et de présenter quelques causes à cette situation.
L’apprentissage du raisonnement proportionnel de 10 à 16 ans. Le
traitement des obstacles didactiques rencontrés par les élèves et
des croyances erronées des enseignants : un défi pour la formation.
Pierre-François Burgermeister - Michel Coray
Les deux obstacles
didactiques majeurs auxquels se heurte l’apprentissage du
raisonnement proportionnel par les élèves de 10 à 16 ans sont la
persistance du modèle additif et la généralisation abusive du modèle
linéaire. A cela s’ajoute la croyance largement répandue chez les
enseignants selon laquelle cet apprentissage se résume à
l’acquisition d’une technique de calcul performante.
Notre recherche,
enracinée dans les points ci-dessus est basée sur une enquête
mettant en évidence les procédures de résolution utilisées par des
élèves de 10 à 12 ans confrontés à des problèmes de proportionnalité
et de non proportionnalité ayant en commun une structure numérique
simple mais différant par leurs contextes. Nous en concluons que le
raisonnement proportionnel est, pendant les premières années de son
acquisition, une compétence fragmentée.
La
quantification dans l’enseignement tunisien :
Une
question cruciale de la transition « lycée–université »
.
Faiza
Chellougui
Dans l’enseignement
secondaire tunisien les quantificateurs exprimés en langue naturelle
sont présents d’une manière explicite au lycée dans les énoncés des
résultats du cours, mais ils sont peu utilisés dans les applications
et les exercices (Chellougui, 2000).
Dés le début de la
première année d’université scientifique, des énoncés formalisés
explicitement quantifiés sont introduits, sans qu’un travail
spécifique sur les règles de fonctionnement du symbolisme soit
conduit.
Les observations que
nous avons conduites au cours de l’année 2001/2002 auprès de 97
étudiants de la première année (mathématiques et informatique)
mettent en évidence les difficultés d’appropriation et de gestion
des quantificateurs. Si bien que le formalisme, qui devrait être une
aide à la conceptualisation, semble pour de nombreux étudiants être
un obstacle aux acquisitions mathématiques.
Les problèmes
de la transition secondaire/supérieur
sont-ils
résolus en première année ?
Myriam
Déchamps
Les changements profonds
de l’enseignement secondaire dans la dernière décennie ont obligé
les enseignants universitaires à revoir leur enseignement en
première année. De nombreux travaux sur cette année charnière ont vu
le jour. Par contre, il y a peu d’analyses sur la deuxième année
universitaire, comme si, une fois passé le cap de l’année
d’adaptation, les étudiants actuels étaient devenus comme leurs
prédécesseurs. Que montre une analyse précise de la deuxième année
universitaire ? Les efforts faits en première année donnent-ils les
résultats escomptés ? Nous allons essayer de répondre à ces
questions, à travers l’analyse détaillée d’une population étudiante
en deuxième année universitaire, en filière MIAS.
Du lycée à
l'université :
Evolution des praxéologies mathématiques.
Imène
Ghedamsi
Les professeurs
universitaires s'accordent généralement à dire que les entrants à
l'université ont des difficultés d'adaptation en mathématiques.
Cette situation qui n'est pas propre à la Tunisie, si l'on en juge
par la multitude de travaux concernant les transitions
institutionnelles en France et ailleurs, semble inhérente à une
évolution incohérente des pratiques mathématiques du lycée à
l'université.
Dans ce travail, nous
avons choisi de modéliser les pratiques attendues, dans
l'environnement du concept de limite, en praxéologies mathématiques.
Ceci, afin d'analyser leurs évolutions, et d'être en mesure
d'identifier des ruptures générées par des variations
qualitativement et quantitativement significatives.
Le rôle
de l’argumentation et de la validation dans l’émergence de
généralisations dans une classe de transition primaire/secondaire
impliquant des élèves en difficulté d’apprentissage.
Claudine Mary
- Hassane Squalli
L’étude présentée dans
cette communication est guidée par ces deux questions de recherche :
Comment favoriser
l'émergence de généralisations en contexte de classe, chez des
élèves en difficulté grave d'apprentissage, avant toute introduction
à la notation algébrique conventionnelle ?
2) Quel rôle joue
l'argumentation et la validation en classe dans l'émergence de ces
généralisations chez ces élèves ?
Selon Ernest (1991),
l'apprentissage procède des constructions subjectives vers des
constructions objectives acceptées socialement grâce à la
négociation des conventions sociales et des normes de
mathématisation. Ainsi, le seul fait de rendre publique une idée
mathématique n'est pas suffisant ; il est nécessaire que cette idée
soit argumentée et validée socialement. Une réflexion s'impose en
lien avec le développement de la généralisation. Face à des
situations mathématiques présentant une régularité quelconque,
l'élève est amené à dégager certaines constances et à exprimer
celles-ci par le biais de divers registres sémiotiques. Ce travail,
à notre avis, s'accompagne nécessairement d'une réflexion sur la
validité des généralités produites. Les résultats préliminaires de
cette recherche seront présentés.
Conceptions sur le
théorème de Thalès.
Slim Mrabet
Dans
cette communication nous étudions les conceptions des enseignants
tunisiens sur le théorème de Thalès et sur son enseignement en 9ème
année de base et en 1ère année secondaire. Nous nous
référons à quelques travaux de didactique des mathématiques sur ce
sujet pour préciser les différentes approches du théorème de Thalès
ainsi que la richesse de sa niche écologique, puis nous comparons
ces résultats avec la vie scolaire actuelle de cette notion à partir
des manuels scolaires et des programmes officiels.
Mémoires de DEUG.
Maryse Maurel -
Catherine Sackur
Nous présentons des
travaux d’étudiants de première année de DEUG relatifs aux fonctions
exponentielles et puissances et à leur caractérisation
différentielle. A cette occasion nous nous interrogeons sur les
nouveaux programmes de Terminale Scientifique en France et sur la
présentation qu’ils préconisent pour la fonction exponentielle. Une
analyse précise des productions des étudiants de DEUG, avec certains
outils de la didactique des mathématiques, donne des pistes de
réflexion sur les conditions dans lesquelles il est possible de
faire faire des mathématiques aux élèves sur ce sujet.
Des éléments de
réflexion sur l’analyse d’erreurs.
Mohamed Ahmed Ould
Sidaty - Ould Didi Ebabé
L’origine de cette
communication est le travail présenté par l’un des auteurs, lors du
séminaire HPM (Harmonisation des Programmes de Mathématiques dans
les pays francophones d’Afrique et de l’Océan indien). Ce travail
consistait à prélever et à analyser les erreurs commises dans les
copies de soixante dix élèves africains ayant passé l’examen du BEPC
2000. Nous avons préféré traiter les erreurs au fur et à mesure de
leur découverte dans les copies étudiées, en cherchant à détecter
leur origine et la logique qui a présidé à leur fabrication. Ainsi,
nous avons pu donner notre interprétation de ces erreurs tout en
sachant qu’elle n’est pas la seule possible.
Le récit du temps
d’apprendre en mathématiques :
Une expérimentation en
sixième.
Yves Paquelier
A travers un dispositif
mis en oeuvre en première classe de l'enseignement secondaire
(élèves de 11 ans), nous présentons notre cadre théorique sur le
rôle de l'expression de la temporalité personnelle du sujet dans
l'acte d'apprendre en particulier dans la prise en charge de cette
transition du système scolaire que constitue cette année
d'enseignement. L'objet et l'outil principal de ce dispositif est la
production de récits (authentiques ou de fiction) par les élèves.
Nous montrerons comment permettre, au sein du système didactique et
de ses contraintes, la production de tels récits et nous dégagerons
trois fonctions didactiques qu'il est possible de leur attribuer.
Exponentielle au-delà du
baccalauréat, exponentielle en deçà.
Catherine Sackur -
Maryse Maurel
Nous présentons un
dispositif d’enseignement développé dans le cadre d’une Unité de
Méthodologie sous le nom de Raisonnement Scientifique. Nous montrons
comment, en jouant sur les contraintes de la situation
d’enseignement, nous obtenons de la majorité des étudiants une
activité mathématique et une posture se rapprochant par certains
points de celles d’un mathématicien. Nous insistons en particulier
sur le travail du professeur et sur la rigidité du cadre de travail
qui offre aux étudiants un espace de liberté.
Comprendre les
difficultés des élèves à passer de
la « géométrie de
l’école primaire » à la « géométrie du collège » .
Marie Hélène Salin
L'articulation entre la
maîtrise de l'espace sensible, objectif de l’école élémentaire et
l’entrée dans la démarche de maîtrise de l'espace géométrique,
objectif du collège, constitue depuis toujours l’un des points
d'achoppement de l'enseignement de la géométrie dans la scolarité
obligatoire.
Une analyse approfondie
des enjeux et des modalités de cet enseignement, dans le cadre de la
théorie des situations, permet de mieux comprendre la persistance
des difficultés et de proposer de nouvelles approches, encore à
confirmer, qui se situent en rupture avec la conception actuelle des
programmes qui présentent comme naturel le passage entre la
« géométrie du constat » et la géométrie déductive.
Le développement de la
pensée algébrique depuis l’école primaire :
exemple de la
généralisation.
Hassane Squalli
La généralisation est un
processus essentiel dans l’activité mathématique et pour
l’apprentissage des mathématiques depuis l’école primaire. Il est
aussi une composante essentielle de la pensée algébrique. Dans
cette communication, au moyen de multiples exemples nous clarifions
ce processus mathématique, nous illustrons différentes stratégies
que l’on peut utiliser pour formuler ou justifier une
généralisation; et enfin en relatant certains travaux nous traitons
de difficultés rencontrées par des élèves ou de futurs maîtres pour
concevoir ou justifier des généralisations.
Evaluation de travaux
d’élèves en mathématiques : éléments pour une comparaison entre les
pratiques de professeurs des écoles et de professeurs de
mathématiques débutants ( 2ème année d’IUFM) .
Marc Vantourout -
Sylvette Maury
Le travail présenté
s’inscrit dans le cadre général de la réflexion sur la
professionnalité des enseignants. Nous y étudions l’activité
d’enseignants accomplissant une tâche d’évaluation de travaux
d’élèves en mathématiques. Le dispositif et le protocole
expérimental mis au point permettent de ménager des conditions
expérimentales identiques pour les professeurs des écoles et les
professeurs de mathématiques engagés dans l’expérimentation. C’est
l’identification et la catégorisation des connaissances mises en
œuvre par les professeurs lors de l’accomplissement de la tâche
d’évaluation, qui serviront d’appui à une comparaison entre les
activités effectives des professeurs du primaire et des professeurs
du secondaire.
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