Résume du thème 8

Thème 8 : Enseignement des probabilités et de la statistique.

Cinq problèmes de probabilités à travers l'histoire.

Omar Boutéglifine

Une stratégie probabiliste consiste à structurer le problème posé en le plaçant dans un modèle mathématique convenable et qui conduit à une solution sans ambiguïté.

Nous nous proposons de revenir à l'histoire des mathématiques pour déterminer l'origine de certaines stratégies en rendant hommage à ceux qui leur ont donné naissance. Pour cela, nous avons choisi cinq problèmes traitant chacun une situation différente avec des stratégies de l'époque où le problème est posé.  

Réflexions sur l'enseignement des probabilités en Tunisie.

Mounir Dhieb

En Tunisie, les élèves rencontrent pour la première fois les ‘‘Probabilités’’ vers l’âge de 18 ans, en troisième année secondaire. Cette rencontre s’effectue dans une approche laplacienne ou à priori. Exploitant une conception de l’équiprobabilité identifiée chez des élèves de 3ème année secondaire, section Mathématiques, nous mettons en relief l’intérêt de l’approche fréquentiste ou a posteriori à côté de l’approche choisie. A notre sens, l’approche fréquentiste pourrait contribuer, entre autres, à donner un poids à l’activité des apprenants, à corriger quelques conceptions probabilistes erronées et à introduire les ‘‘Probabilités’’ dès les années collège.

L'influence des grandeurs impliquées sur la résolution

 d'un problème de moyenne.

Linda Gattuso - Claudine Mary

Divers moyens d'interventions peuvent être envisagés pour aider l'élève à comprendre une notion et la structure d'un problème. Des auteurs ont montré l’influence du contexte sur la compréhension des énoncés de problème et leur résolution (Stern & Lehmdorfer, 1992 ; Cerquetti-Aberkane, 1987 ; Bell, Fischbein, et Greer, 1984) et ont conseillé l’utilisation de contextes particulier pour faciliter l’introduction de certaines notions (Semadini, 1984). Dans le même sens, on pourrait être tenté d’utiliser le contexte du « calcul de notes » lorsqu'on parle de moyenne, ce contexte pouvant être jugé facilitant parce qu'il est associé au contexte scolaire donc au vécu de l'élève.  Or, les résultats obtenus suite à une expérimentation réalisée auprès d'élèves de 2e, 3e et 4e secondaires, au Québec, laisse penser que le contexte des notes-Notes est de loin le plus difficile comparativement à un contexte d'Âges ou un contexte de Poids, tout au moins pour le type de problèmes qui leur a été proposé. 

Dans cet article, trois problèmes seront présentés ne variant que par les grandeurs impliquées : Poids, Notes, Âges.  Ils ont été conçus pour tester spécifiquement l’influence de celles-ci sur la résolution.   

La liaison statistique - probabilités dans les nouveaux programmes français de lycée : Le statut de la modélisation et de la simulation.

Jean-Claude Girard

Les derniers changements dans les programmes de lycée en France (2000-2002) ont donné une importance beaucoup plus grande à l’enseignement de la statistique et ont introduit une présentation de la théorie des probabilités en tant que modélisation des situations aléatoires. La méthode utilisée fait une large place à la simulation.

Cette nouvelle approche pose de nouveaux problèmes didactiques liés à la durée nécessaire à l’activité de modélisation et à l’ambiguïté de la simulation. Elle ne résout pas pour autant les difficultés bien connues comme l’assimilation fréquence-probabilité.

La liaison entre l’enseignement de la statistique et celui des probabilités reste donc à construire. Elle nécessite sans doute de s’étendre sur de nombreuses années et pourrait s’inspirer de l’enseignement de la géométrie.

Enseignement de la statistique par l'analyse et réciproquement.

Daniel Justens

Considérons la fabrication d'une pièce bien déterminée dans le cadre d'une chaîne de montage. La production en est assurée par une machine dont il convient de tester la qualité. Certaines pièces sont confondues aux exigences requises et peuvent être mises au marché. D'autres comportent des défauts qui les rendent à la consommation.

Ce que l'utilisateur potentiel demande à connaître est la proportion de pièces correctes et utilisables qui seront produites par la machine en question. Cette question est évidemment fondamentale dans un contexte permanant d'exigence de rentabilité. Il est clairement impossible de tester a priori la totalité des pièces fabriquées par une machine semblable tout au long de sa duré d'utilisation. Il convient donc d'être à même de tirer des conclusions générales à partir d'observation d'un nombre limité de cas.

Il convient donc de mettre en place une méthode d'investigation partielle qui permettra à partir d'un nombre restreint n d'observations, de tirer des conclusions générales.

On doit également s'interroger ici sur le type de réponse que l'on peut apporter à un problème pour lequel une information complète est manifestement indisponible. L'attente d'une solution de type mathématique, prenant la forme d'une ou plusieurs solutions numériques exactes, est évidemment irréaliste. Nous allons constater que les méthodes statistiques permettent sous certaines hypothèses raisonnables de proposer comme solution à un problème une fourchette de variabilité acceptable au voisinage d'une valeur "centrale", assortie d'un niveau de fiabilité connu.

Exploration de la compréhension des statistiques d’élèves du primaire en difficultés d’apprentissage.

Claudine Mary - Laurent Theis

Nous allons présenter une expérimentation dans une classe du primaire multi niveaux fréquentée par des élèves en difficultés d’apprentissage. Les tâches proposées portaient sur l’analyse de données statistiques et avaient comme objectif de déterminer quels sont les raisonnements possibles des enfants et quels types de discussion elles suscitent dans les équipes de travail. Nos résultats montrent la richesse des tâches proposées, les difficultés rencontrées par les enfants et le type de discussion qui s’est installé entre les élèves.

Analyse de quelques données concernant l'évaluation de travaux d'élèves en probabilités par cinq professeurs de mathématiques francophones enseignant en lycée.

Sylvette Maury - Marie Nabbout

Est-il aisé pour des professeurs de mathématiques, dans le domaine des probabilités, de s’accorder sur la validité d’une réponse d’élève ? Nous abordons cette question en demandant à des professeurs de mathématiques de lycée, au cours d’entretiens individuels, d’évaluer des productions d’élèves de terminale ayant résolu des exercices portant sur les notions de probabilité, de probabilité conditionnelle ou d’indépendance. Nous examinons notamment la place que ces professeurs réservent aux raisonnements « intuitifs », en particulier lorsque ceux-ci s’appuient sur des intuitions généralement qualifiées de « correctes ».

Fonctionnement didactique de la simulation en statistique.

Exemple de l'enseignement du concept de corrélation.

Jean-Claude Oriol - Jean-Claude Régnier

La simulation est un outil utilisé dans de nombreux cours de statistique à tel point que des langages informatiques sont dédiés à cette activité. Nous nous attacherons ici à étudier le fonctionnement didactique de la simulation en prenant l'exemple du concept de corrélation dans un cours donné à des étudiants non spécialistes en première année d'université. Ce travail se place sous un double éclairage théorique, d'une part celui de la théorie des champs conceptuels développée par Gérard Vergnaud, et, d'autre part, une référence à la théorie des situations didactiques de Guy Brousseau. A partir de premières observations, nous formulerons des hypothèses sur la place d'une telle activité dans les processus d'appropriation des savoirs par les apprenants, et sur les prolongements envisagés en particulier la pratique d'enquête.

Lecture et interprétation des représentations graphiques des données statistiques (RGDS) chez les élèves et les enseignants du secondaire.

Omar Rouan

Les graphiques statistiques deviennent un moyen de communication de plus en plus consommés.  Alors l’apprentissage de leur lecture et leur interprétation s’impose. Ce travail est une tentative de déceler les difficultés que présentent ces deux opérations chez les enseignants et les élèves du secondaire. Les résultats concernant les enseignants engendrent des difficultés liées à l’objet de la statistique, aux fonctions des RGDS, à la lecture et à l’interprétation de ces dernières. Alors que ceux concernant les élèves engendrent des difficultés liées aux concepts statistiques, aux caractéristiques des différentes RGDS, à la relation de ces dernières avec les composantes du raisonnement statistique, aux fonctions des graphiques statistiques.