Mes recherches portent principalement sur les pratiques enseignantes en mathématiques, elles sont fondées par une double approche didactique et ergonomique, en référence aux travaux d’Aline Robert et de Janine Rogalski. Elles portent également sur l’enseignement et l’apprentissage de savoirs mathématiques, notamment du domaine numérique et de la statistique, en contexte scolaire ou de formation professionnelle.
Mes premiers travaux (DEA, 1996) ont porté sur l’utilisation du tableau noir en classe. En utilisant une granularité très fine d’observation de l’activité du professeur de mathématique au tableau, l’analyse a montré la variété des relations entre l’oral et l’écrit au tableau et la dynamique que prend l’écrit au tableau lorsque l’écriture s’effectue avec une chronologie différente de celle de la lecture de ce qui est finalement inscrit. La régularité et la variabilité des pratiques des professeurs de mathématiques a été l’objet de mon travail de thèse (2001) qui a montré à la fois une dimension collective et une dimension personnelle des pratiques d’enseignement de la multiplication des nombres décimaux en classe de sixième. Le caractère collectif tient aux prescriptions de l’institution scolaire ainsi qu’à l’exercice même du métier, cependant, les pratiques apparaissent hétérogènes dans les comparaisons inter-individuelles, mais aussi globalement cohérentes pour chaque professeur.
Mes travaux ultérieurs sur les pratiques enseignantes ont conduit à distinguer cinq classes d’activités que les enseignants réalisent de manière non-indépendantes mais dans des contextes de temps et de lieu différents : la préparation des cours, l’enseignement en classe, l’évaluation des apprentissages des élèves, le travail avec les autres partenaires du systèmes éducatifs, la formation professionnelle. Les pratiques visent des finalités personnelles et professionnelles, notamment d’instruction et d’éducation. Ces finalités peuvent se lire conjointement selon trois dimensions organisatrices que sont les dimensions institutionnelle, sociale et personnelle.
D’autres travaux ont été menés sur l’enseignement et l’apprentissage de contenus mathématiques : théorème de l’angle inscrit, racines carrées, nombres décimaux et, plus récemment, statistique. J’ai notamment porté, pour mon laboratoire EDA, un projet de recherche financé qui porte sur l’enseignement et l’apprentissage de la statistique inférentielle par les étudiants de sciences humaines et sociales et qui convoquent des entrées didactiques, instrumentales, psychologiques et psychanalytiques.
Trois recherches principales sont en cours. La première est menée au sein d’une équipe pluridisciplinaire, elle porte sur la formation des enseignants du premier degré, elle est financé par le rectorat de Paris. La deuxième est menée en partenariat avec des didacticiens du Laboratoire de Didactique André Revuz et des informaticiens du LIP6 ; elle porte sur les questions d’évaluation des acquis en algèbre élémentaire. La dernière porte sur la pratique et la formation au calcul de doses médicamenteuses menés par les infirmières et infirmiers.